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Dans son nouveau spectacle, Pourquoi les Anges s’habillent en blanc ?, Youmna Tarazi parle d’habits, d’identité et de mémoire du corps.
En 2011, lors d’un stage Rayonnements dont l’objectif était de découvrir mes couleurs, j’ai eu comme une révélation. Dès les premiers instants j’ai su que c’était ça que je voulais faire ! Avant même de découvrir mes propres couleurs, je savais que je voulais accompagner les personnes à identifier les vêtements qui leur vont.
Je me suis donc reconvertie professionnellement. Après 15 ans comme directrice artistique freelance dans les métiers de la communication, j’ai bifurqué vers le domaine de la cohérence identitaire et l’image de soi. J’aide les femmes qui veulent entreprendre et qui se sentent en décalage avec leur nature profonde à identifier la tenue qui leur permette de se sentir en confiance, belle et bien dans leur peau pour qu’elles se connectent à leur source d’abondance, point de départ de leur réussite.
J’ai toujours eu deux passions et un dilemme : le théâtre et le monde des lignes et des couleurs, laquelle des deux choisir entièrement afin de m’y consacrer le plus profondément possible ? La pièce de théâtre sur le vêtement a surgi le jour où j’ai lâché mes représentations sur ce qu’était le métier de comédienne.
Finalement, mes 3 activités se sont articulées autour de l’axe du vêtement. Une belle manière d’introduire le corps au centre des lignes, des couleurs, de l’image et de ma nécessité de transmettre en stage ou sur les planches.
Lors d’un brainstorming entre amis à propos du spectacle, les questions comme : « Pourquoi les avocats portent-ils une toge?, Pourquoi les médecins portent-ils une blouse?… ont fusé, jusqu’à ce que cette question apparaisse : Et pourquoi les anges s’habillent en blanc? »… Et là, ce fut comme un déclic, une évidence, ce devait être le nom de mon spectacle. A mes yeux, il annonce à la fois le thème principal du spectacle, sur les habits et quelles couleurs choisir pour soi, tout en laissant une part de mystère suffisante pour attiser la curiosité des spectateurs !
Dis-moi ce que tu portes, je te dirais qui tu es ! Ou l’inverse, de préférence ! Ce spectacle propose une véritable interaction avec les spectateurs qui repartiront en ayant pris conscience des vêtements réellement essentiels qui leur vont. Et peut-être la sensation d’avoir retrouvé un peu de leur véritable identité !
Ils auront aussi le privilège de disposer d’un livret de spectacle contenant les exercices proposés durant la représentation mais aussi des pistes de réconciliation avec leur corps et quelques indications sur les liens entre leurs choix de vêtements et leur propre histoire.
Je pense que viendront surtout les personnes qui s’intéressent à qui ils sont, celles qui sont en quête identitaire et réfléchissent régulièrement sur leur manière de s’habiller. Des individus qui cherchent à supprimer le superflu, ne garder que l’essentiel.
Savez-vous toujours quoi mettre le matin quand vous ouvrez votre penderie ? En général, cela s’explique par un surplus de vêtements que l’on garde pour diverses raisons et brouille notre vision de ce qu’il faut conserver, l’essentiel. Le matin nous ne savons pas quoi mettre, non pas parce qu’ils nous manque des vêtements, mais parce qu’on en a de trop ! Lors du spectacle, je montrerais 7 vêtements que j’aurais soigneusement sélectionné si j’avais à partir sur une île déserte ; chacun correspondant à une partie de mon histoire et de mon corps. Le spectateur sera amené à faire la même chose. Je lui fournirai le processus que j’ai moi-même adopté, pour qu’il se l’approprie et réussisse à faire cette sélection. Il aura déjà des bouts de fil à tirer en repartant, pour tisser sa propre identité.
Idéalement, je souhaiterais partir en tournée dans toute la France, donner des représentations dans des villes où je pourrais également organiser des stages d’une semaine pour apprendre à choisir les vêtements les plus adaptés à chacun ainsi que leurs symboliques.
Ce spectacle a aussi pour vocation de libérer les femmes des croyances qui les engoncent quant à leur féminité et leur beauté. Je me place en porte-parole de ces femmes qui souffrent discrètement, derrière leur rouge à lèvre et leurs talons inconfortables et qui ne veulent qu’une seule chose avec ardeur : libérer et exprimer l’unicité de leur beauté.
L’objectif est d’être financé par des producteurs ou des structures culturelles qui seraient en lien avec une démarche humaniste, le développement personnel… à qui ce spectacle parlerait et qui auraient envie de le produire à dates régulières.